La ligue régionale de football Lomé Golfe sera en assemblée générale élective le samedi 2 novembre 2024 quelque part dans la capitale togolaise. Cinquante-neuf électeurs auront le privilège et l’opportunité de désigner le nouveau président de leur juridiction ainsi que ses collaborateurs. Il me semble juste de souligner, à leur attention, que leur geste vaudra plus qu’une voix, plus qu’une simple voix et que, pour cela, il faudra faire le choix qui permettra à la ligue de sortir de l’ornière.
La ligue de Lomé a beau être la plus médiatisée et la plus connue de toutes mais elle a brillé ces dernières années par sa léthargie. Je n’ai ainsi jamais compris pourquoi il leur a été si difficile d’organiser des compétitions. On dirait que quelque chose avait emballé tous les acteurs dans une paresse ineffable. Je prends le risque de parler de zone de confort dans laquelle on se plaisait à ne rien faire. L’aube qui s’annonce devrait changer la fortune et la gouvernance de la ligue.
Je considère en effet qu’une ligue comme celle-là devrait être un modèle, une locomotive qui tirerait sans mot dire les wagons des autres ligues réparties sur l’étendue du territoire national. Installée dans la capitale, elle bénéficie des infrastructures, d’une bonne qualité de connexion à internet, de routes de qualité acceptables et de toutes les compétences dont une ligue peut avoir besoin. Elle peut et elle doit de ce fait jouer un rôle de premier plan dans le développement du football togolais.
Depuis plusieurs années, c’est peu de dire que cette ligue a déçu ; elle n’a pas assumé ses responsabilités de ligue privilégiée, pour les raisons sus-mentionnnées. J’attends donc que le prochain bureau soit moins hémiplégique. Cela va dépendre des électeurs. J’explique.
Tout le monde sait que les élections dans le football au Togo se décident sur des paramètres tout à faits étrangers à la rationalité. Les candidats revendiquent des programmes ; ceux-ci sont bien rédigés et présentés comme la ligne conductrice de la gouvernance souhaitée. Non seulement ce n’est pas la pertinence et le réalisme de ces programmes qui font décider du sort des prétendants. Je sais que vous savez qu’en lieu et place des critères rationnels, ce sont des paramètres révoltants comme l’argent (les électeurs jouent au jeu du vote qu’on donne à celui qui leur aurait mouillé le mieux la barbe), les considérations ethniques ou tribales, des trafics d’influences fondés sur la politique et la géopolitique. Je ne veux pas parler des menaces et intimidations sournoises ou ouvertes.
Tout le monde sait que les élections qui se décident via ces paramètres ne donnent rien à l’arrivée. C’est pour cela que je souhaite vivement que les électeurs de la ligue Lomé Golfe se rappellent qu’au-delà d’un bulletin qu’ils vont glisser dans l’urne le 2 novembre, ils scelleront le sort d’une ligue pour de longues années.
Tout le monde sait aussi que les ligues, telles qu’elles existent et fonctionnent aujourd’hui, sont financièrement démunies. La fédération qui devrait les nourrir tire elle-même le diable par la queue, faute de subventions raisonnables et surtout de sponsors. Cela signifie que, à moins d’un miracle, les problèmes financiers de la ligue se poseront dans les mêmes termes qu’autrefois de sorte qu’au lieu de s’émouvoir devant les beaux discours, de compter sur la fortune d’un candidat pour rêver qu’il résoudra tous les problèmes d’argent, il est important qu’ils gardent les pieds sur terre et ne cèdent pas aux illusions qu’on leur vend actuellement.
Sur cette base, je formule le vœu que les cinquante-neuf électeurs restent attentifs à des critères rationnels qui devraient départager les prétendants : humilité, capacité d’écoute, capacité de faire travailler une équipe autour de soi, respect de soi et d’autrui, compatibilité des membres de la liste. Je me garde d’en dire plus.
Tout le monde sait que, dans in processus électoral, le plus important, c’est l’après-vote. La ligue Lomé Golfe doit sortir de la léthargie. Mesdames et messieurs les électeurs, à vous d’en décider.
Kodjo Avoulété