Il était peut-être finalement grand temps que les Togolais goûtent une nouvelle fois aux délices d’une victoire. La date du 25 Octobre fera grand écho, et encore pour longtemps dans l’histoire actuelle du football togolais.
Les Eperviers locaux du Togo ont semblé vaincre le signe indien qui poursuit les différentes sélections nationales à domicile en battant leurs homologues les Guépards du Bénin dans le Temple de Kégué le vendredi dernier.
Il y a bien longtemps que le public sportif togolais ne s’est plus délecté d’une victoire sur la Terre de nos Aïeux. Il faut juste retenir l’essentiel : la victoire 2 buts à 0. Au coup de sifflet final, joueurs, staff technique, dirigeants et supporteurs ont tous poussé un ouf de soulagement. Les Eperviers venaient de gagner un match sur leurs propres installations.
Les peurs, les frustrations, les hantises et les inquiétudes de tous ordres se sont dissipées à la fin de la rencontre.Quelque peu.
Kader, le sélectionneur des Eperviers locaux, venait de créer la sensation en permettant au public sportif de repartir joyeux au logis. Il fallait vraiment le faire. Et Kader l’a fait.
En bon sauveur, osons-le dire. C’est le prix d’un travail assidu et bien fignolé. Mais aussi le prix de l’humilité d’un sélectionneur conscient de la situation et du contexte. Au moins, Kader sait que les autres aussi existent. Il sait reconnaitre la place de chacun et de tous pour construire une victoire et de bons résultats. Ce n’est pas un travail en solitaire, mais plutôt sous le sceau du collectif. Sans humilité, il est difficile voire impossible d’avoir des résultats, Surtout dans le contexte togolais d’aujourd’hui où l’opacité est érigée en culture de gouvernance. Cette victoire des Eperviers locaux est venue renforcer l’aura du sélectionneur.
Cougbadja Kader peut remercier le Très Miséricordieux Allah de lui avoir ouvert les yeux et le chemin de la victoire en terre togolaise.
Bien entendu, ils sont encore nombreux à le voir échouer dans sa mission de cornaquer la sélection locale du Togo. Comme le disent bien les Ivoiriens : « ils ont tapé poteaux ». Pour le moment.
C’est aussi cela la réalité du football au Togo. Kader a su trouver la clef du bonheur et ouvrir la nouvelle porte de l’espoir. Pour une des rares fois, les Togolais sont rentrés à la maison sourire aux lèvres. Kader a retrouvé l’arche de Noé pour commencer à tresser une couronne de lauriers. Un cordon de détermination a enveloppé les joueurs qui ont montré du réalisme. Parlant de réalisme, il est juste et bon de saluer l’intelligence réaliste du sélectionneur Kader : il a expliqué avoir fait jouer son équipe en 4-3-3 au lieu du 3-5-2 vu qu’il n’a pas les profils de joueurs pour animer le 3-5-2. Quel réalisme !
Résultat : il n’y avait plus de grain de sable dans le mets à l’heure du dîner. Mieux, alors que les fins de match à Kégué étaient devenues de grosses sources de stress pour le Togo, c’est plutôt les Eperviers qui ont plié le match en marquant un but dans les derniers instants.
Certes, tout n’a pas été parfait dans le jeu. Il reste énormément de choses à revoir, de longs et pénibles efforts à fournir avant que la pierre ne soit totalement dégrossie et dépourvue des aspérités. Le constat est fait en effet qu’après l’heure de jeu, l’équipe était complètement lessivée, physiquement épuisée et pratiquement sur les rotules. La faute aussi au championnat qui n’a pas encore repris au Togo. Les joueurs sont terriblement en manque de conditions physiques.
Mais Kader a su éviter une érosion sportive à son équipe en portant jusqu’au bout la ceinture de la victoire. D’aucuns diront que les Eperviers ont gagné sans convaincre… Que cherche-t-on dans une partie de football ? Juste la victoire. Il vaut mieux mal jouer mais gagner un match que de le dominer et de le perdre. A la fin d’un match, ce ne sont pas les dribbles et le bon jeu qu’on comptabilise. C’est bien le nombre de buts marqués plus que l’adversaire.
Le prochain défi de Kader est de faire à nouveau bonne figure le 2 novembre à Abidjan pour revenir au pays avec la qualification dans les valises. Le défi n’est pas petit. Il n’est pas impossible cependant.
Dodziko